Une étude qui porte sur le comportement des piles lors des phases de réduction
De nombreux types de piles à hydrogène sont aujourd’hui présents sur le marché dans les domaines du transport notamment. Cependant, la recherche reste extrêmement active, en pleine période de remplacement des énergies fossiles afin d'améliorer le rendement et la durabilité de ces batteries.
L’étude présentée ci-après porte sur des piles protoniques composées de céramiques : PCEC Protonic Ceramic Electrochemical Cells, et leur comportement lors de la phase de réduction. Elle intervient dans le cadre de deux sujets de thèses (Mélanie François soutenue en 2021 et Victoire Lescure en cours) au sein du laboratoire interdisciplinaire Carnot Bourgogne, ainsi que de l’Institut FEMTO-ST qui étudient depuis plusieurs années les matériaux de ces piles à combustible. L’objectif porte sur l’élaboration, l’optimisation, et la caractérisation physique et électrochimique des différents éléments composants une PCEC. Ces travaux ont été publiés dans la revue Membranes.
La tomographie à rayons X est une technique d’imagerie permettant de caractériser en 3 dimensions l’échantillon scanné. Les résultats obtenus se présentent sous la forme de coupes virtuelles. L’information obtenue est généralement représentée par différents niveaux de gris reflétant la densité des éléments du matériau traversé. Plus un élément est dense, plus il est représenté par un niveau de gris « clair », et inversement pour les éléments moins denses.
Le processus de fabrication des cellules protoniques induit des variations de structures, qui peuvent parfois provoquer l’apparition de défauts. Le processus de fabrication de cellules implique des cycles d’oxydo-réduction, qui auront un impact sur leur structure. La tomographie permet de caractériser avec une bonne résolution en 3 dimensions des échantillons à différents stades sur un volume représentatif du matériau étudié.
Le présent document illustre par une série de mesures quelques exemples de caractérisation de défaut de fabrication et d’observation de l’évolution de la microstructure de la céramique au cours des différentes phases de fabrication et de fonctionnement.
Méthode utilisée
Les échantillons utilisés sont des demi-cellules, composées d’une couche d’électrolyte de 2,5 µm en Zirconate de Baryum dopé à l’Yttrium (BZY), d’une « Anode Functional Layer » (AFL) de 65 µm et d’une anode d’environ 300 µm, toutes deux composées de BZY20 et d’Oxyde de Nickel (NiO) avec des compacités différentes.
Les premières couches (Anode et AFL) sont élaborées par coulage en bande puis frittées à 1350°C. Puis la couche d’Electrolyte de 2.5µm est déposée par pulvérisation cathodique. Pendant ce dépôt, l’anode et l’AFL sont chauffées à 400°C. L’ensemble passe ensuite par une étape de recuit.
Trois échantillons ont été prélevés pour l’analyse à différents stades de fabrication et d’utilisation :
- Echantillon 1 : Une demi-cellule brute ;
- Echantillon 2 : Une demi-cellule après recuit à 1000°C pendant 2h ;
- Echantillon 3 : Une demi-cellule après réduction au dihydrogène H2, pendant 2h.
Chaque échantillon a été mis en forme par découpe manuelle, aux dimensions 1x1x0,35 µm3 :